Je suis la blogueuse sonore qui – parait-il – ne parle pas beaucoup, beaucoup… Comme d’autres font ça très bien, je préfère garder mes forces pour écrire ici, et partager sons et photos… 😉
Alors, déjà est-il bon de rappeler quel bon vent m’amène à Antananarivo – je dis « je », notez cette nouveauté qui, lorsque l’on est pétrie de « Le moi est haïssable » est une petite victoire – car j’ai la chance d’avoir été invitée par Mondoblog pour participer à une formation. C’est aussi l’occasion de rencontrer les blogueurs et de découvrir le sommet de la Francophonie. Si vous sechez un peu sur ce qu’est la Francophonie, vous pouvez lire l’article de Clara Delcroix, mondoblogueuse lycéenne de 17 ans : La francophonie, vous dites? C’est quoi?
Mais qui dit voyage, dit « voyage »… Le train partait à 6 heures. Vous conviendrez que dans un cas comme celui-là, mieux vaut ne pas se coucher. Le train SNCF avait du retard. Alors, j’arrête tout de suite les mauvaises langues qui diront « comme d’habitude ». Allons, allons, ce n’est pas toujours vrai ; et le prix exorbitant des billets ne me donne plus trop l’occasion de mesurer ce phénomène. Je pratique donc la présomption d’innocence. Lecteur potentiel, voici pour toi en exclusivité mondiale un extrait sonore de ce voyage qui a débuté à 6h30 heure française pour s’achever sur le coin de l’oreiller, à plat ventre, toute habillée à 5h50, heure malgache.
A l’aéroport, je m’endors non loin d’un autre blogueur malien, Georges Attino, qui apprend le tamasheq, et dont le blog s’appelle Au Grin , « il se dit beaucoup de chose autour d’un verre de thé ». Je découvre à cette occasion que le grin est le lieu où on boit le thé, et où l’on discute. Je pense rêveusement au Green Bar de Lussas… Ma camarade de chambre est Sonia Guiza de Côte d’Ivoire, passionnée de cinéma, et qui entend bien promouvoir le cinéma ivoirien sur son blog Lagozi.
La vraie vie dans les livres…
Pour ne pas arriver complètement ignare à Madagascar, j’ai fait la seule chose que je sais faire : lire des livres et faire du son. J’ai donc lu Jean-Luc Raharimanana et Johary Ravaloson (non, normalement, on ne dit pas « joari » mais plutôt « dzohar », je crois, mais personne n’est parfait…). Dans l’avion, j’ai lu Lucarne, de Jean-Luc Raharimanana, un recueil de nouvelles sombres, qui donnent à voir l’envers du décor de Madagascar ; la violence, le sang, et la nuit sous la pluie.
J’ai enregistré ces deux auteurs à Tours, Jean-Luc Raharimanana à l’occasion du Festival Plumes d’Afrique, et Johary Ravaloson à l’occasion d’une rencontre littéraire dans un café, proposée par l’association Touraine Madagascar, et animée par Jean-Luc Raharimanana. Avec ces deux enregistrements, je veux tisser une série d’émissions, autour de la littérature malgache, et plus largement, donner à voir Madagascar.
Voici donc le premier épisode de mon acclimatation littéraire :
Le séjour se poursuit, je rencontre Lucrèce, béninoise vivant au Sénégal, qui comme elle l’écrit sur son blog Lucrèce online, est une « technophile à temps partiel ». Et comme c’est la saison des orages et des litchis, nous ne coupons pas à la promenade annulée pour cause de déluge. Extrait :
Pour vos beaux yeux
Comme je ne boude pas le plaisir de faire quelques photos, et que je devine chez mon public potentiel une appétence pour le support visuel, voici donc un album photo que je garnirai au fur et à mesure.
Il n’aura pas échappé à votre oeil de lynx que ces photos sont carrées, et non retouchées. J’ai longtemps fait des formats paysage noir&blanc, puis ayant eu l’occasion de rencontrer le photographe marseillais Jean-Luc Vallorani, qui fait des formats carrés argentiques, j’ai testé, et adopté ce format. Curieusement, je trouve que ça « concentre l’action » visuellement, comme dans une nouvelle par rapport à un roman…
Dans le bus
Les trajets en bus sont une occasion de parler de nos blogs respectifs. Je découvre ainsi Choups raconte, par une malgache vivant à Paris. Et le blog de la malienne Fatouma Harber, qui donne des formations informatique et internet aux enfants, et milite pour l’accès au savoir.
Et lorsque le bus est pourvu d’un guide et de blogueurs curieux, ça donne ça :
Et pour poursuivre sur le thème des transports malgaches, voici un article très drôle par le blogueur malgache, Randriamialy sur son blog Lay Corbeille : La logique dans les noms de véhicules à Madagascar.
#JeSuisImmodium
Si ça se trouve, c’est à cause des litchis. Si ça se trouve, c’est à cause de la pluie. Si ça se trouve, c’est d’avoir bu l’eau du robinet. Si ça se trouve, c’est les courants d’air. Si ça se trouve, c’est la malarone. Si ça se trouve, les crevettes étaient pas bonnes. Si ça se trouve, c’est la viande de zébu. Si ça se trouve, j’ai le palu. Si ça se trouve, je vais me transformer en zébu et me faire voler par des Chinois qui me transformeront en brochettes…
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