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Biocoop, c'est l'aventure!

Biocoop, c’est le temple des légumes qui ont du goût, des laits végétaux de tout poil, des pâtés de pois chiche, du tofu. Ayant été élevée au Bolino et au jambon sous vide avec salade verte, chaque fois que j’y entre, c’est Noël…  je suis presque émue d’aimer autant le fenouil et les épinards.
Vous découvrirez au fil de ces anecdotes que Biocoop, c’est un autre monde… que Biocoop, c’est un privilège… que Biocoop, c’est un caprice que l’on ne s’accorde qu’en début de mois…


Philosophie Magazine


Aller chez Biocoop – ou en Biocoop? Je ne sais jamais – c’est aussi apprendre à travailler son souffle, et à faire du quotidien un exercice de yoga et de relaxation ininterrompu. Imaginez seulement qu’un grand dadais ait mal rangé le petit bocal mal refermé de votre précieux cumin bio en poudre dans le placard de la cuisine, que vous ouvrez nonchalamment pour attraper quelques tomates sèches ou de l’agar agar. Évidemment, le petit bocal de poudre de cumin bio mal refermé n’attendait que ça pour se projeter dans le vide, rebondir sur votre crâne, et se déverser sur le sol. Allez-vous hurler? Allez-vous vous plaindre? Allez-vous pester? Bien sûr que non. Cela serait bassement matériel et encrasserait vos chakras. Vous allez plutôt faire l’exercice mentionné sur la boite de tisane ayurvédique, en vous massant le crâne avec un sourire forcé, et demander au grand dadais s’il peut se munir de la petite balayette, là, sous l’évier, pendant que vous faites chauffer de l’eau pour la tisane bienfaisante. Il faut voir le pot de cumin à moitié plein.


Comme les blés


Un jour, j’ai délaissé Biocoop pour le Simply Market de Saint-Pierre-dès-Corps. Quand je suis arrivée à la caisse et que la dame m’a dit le prix, je me suis dit « Respire, respire… douuuuucement… voilà, tu paies, t’allonges la thune avec le sourire, et elle va pas voir qu’elle s’est gourée… et tu sors comme une princesse, douuuuucement… pour pas réveiller le vigile… lààà… et maintenant, tu pédales VITE jusqu’à Velpeau !!!! » Et puis j’ai regardé mon frigo pendant 15min. Y avait du monde. C’était beau.


Banana Glory


Quand soudain, des touristes en sandales-chaussettes à bord du petit train promène-couillons me prennent en photo mâchant pensivement une banane bio terrasse du Tourangeau. Ma gloire est faite. Je suis le nouveau visage de cette métropole bananière cosmopolite décomplexée.


Les entremets de l’entremetteuse


Dame d’un certain âge – « Ben dites donc, vous les prenez drôlement mûres vos pêches !
Le type au boulgour – Ah… ah oui ?
Dame d un certain âge – Oh bah vous pourrez toujours en faire un clafoutis !
Le type au boulgour – un peu gêné – Ah, ah ben voui… ah mais je sais pas faire…
Dame d’un certain âge – wink, wink, nudge, nudge à Warda pesant du gingembre – Une jolie demoiselle pourrait vous aider !
Warda – impassible, appuie sur la touche 30
Dame d’un certain âge – C’est bon les clafoutis quand c’est bien fait !
Le type au boulgour – tout gêné, tousse, se ressaisit – Je… je demanderai à… à ma femme.
Warda – coule vers lui un regard reconnaissant. Tapote l’étiquette sur le paquet de gingembre.


Ayurvédique


Ma tisane Biocoop me parle, et elle me dit :
– You are unlimited
– Love is an elevated self
– Love, compassion and kindness are the anchors of life
– You will always live happy if you live with heart
– The art of happiness is to serve all

Donc, non seulement je sirote ayurvédique, mais en plus je révise mon anglais, et puis ma tasse de tisane me dit qu’elle m’aime dès 6h du mat. Et quand je vois la gueule que les gens font, et le ciel aussi, je me dis que ce n’est pas que du marketing, non, c’est de la bienveillance. Et d’ailleurs, j’ai collé tous les petits messages sur la porte des cabinets.


Déformation professionnelle


Un jour, au R.U., j’ai regardé l’étiquette d’un yaourt douteux pour voir s’il contenait des trucs dégueu de synthèse qui allaient me donner des boutons, et le type à coté de moi m’a dit, à mi-voix, en choufant que personne entende : « T’inquiète, y a pas de gélatine dedans! »


Carlo Goldoni


Un jour, sans prévenir, alors que je regarde les prix des brugnons et des abricots chez/en Biocoop, me revient une scène de Le smanie per la villegiatura. Signor padre, mi favorisca altri sei zecchini. E per che fare, figliola mia? Per pagare frutta e verdura biologica. (Poh, non si finisce mai!) Ed è necessario che sia biologica? Necessarissimo. Sarebbe una villania mangiare la frutta non biologica. Vuol essere biologica e di coltivazione locale!


Du lard ou du cochon?


Une jeune femme à l’air éthéré s’approche, une botte de persil plat à la main, d’un vendeur biocoop.

  • « Bonjour, monsieur… Heu, on s’demandait avec mon copain – se tourne vers le copain – si ça c’était du persil ou de la coriandre? On a goûté, mais… On arrive pas à dire…
  • Le vendeur – interloqué – Mais… ça n’a pourtant pas du tout le même goût…
  • La jeune femme – le regarde, botte à la main
  • Le vendeur – se dirige vers l’étal – Et vous l’avez pris où ce bouquet?
  • La jeune femme – Ben, là… Avec les autres…
  • Le vendeur – prend un bouquet de coriandre, le montre deux deux jeunes gens – Bon. Vous voyez, ça, c’est de la coriandre. Vous voyez, ça n’a pas les même feuilles. Et puis, si vous sentez… – ils sentent – voilà, ça a une odeur particulière.
  • Le jeune homme – air ravi – Ah ben voilà, voilà! C’est de ça qu’on voulait! Merci!
  • La jeune femme – Merci!
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Auteur·e

melpwyckhuyse

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